Histoire

La commune d’Esvres intéresse les historiens depuis le début du 20e siècle. Des textes du début du Moyen Age mentionnent le site d’Evena et démontrent son importance au moins depuis la fin de l’Empire romain. Ce sont les découvertes fortuites d’objets puis de sites archéologiques qui attireront l’attention des archéologues. Esvres est maintenant considérée comme l’un des sites majeurs du département pour les périodes gauloise et gallo-romaine.

Un bourg gallo-romain

Esvres, « le pays des Sources », est un site habité très ancien. De nombreux objets en silex – grattoirs, percuteurs, polissoirs paléolithiques et néolithiques - furent mis à jour au début du XXe siècle par des archéologues amateurs. De la même époque subsiste également le dolmen de Saulquet sur le plateau dominant la vallée de l’Echandon. Furent trouvés également quelques fusaioles, disques de terre cuite et monnaies témoignant de l’époque préromaine et romaine entre la conquête de Jules César et l’empire d’Auguste.
Des fouilles préventives récentes, réalisées par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP), ont mis à jour des sépultures gauloises avec un matériel important (armes, tissus, céramique, amphore), une ferme avec des murs maçonnés et une villa gallo-romaine.
Le bourg, lui, est attesté à l’époque gallo-romaine, toujours par des fouilles entreprises par des archéologues amateurs au début du XXe siècle au lieudit de la Haute Cour. Ils ont mis à jour un ensemble de sépultures de deux sortes : certaines contenaient un mobilier important, d’autres n'en avaient qu'un très petit nombre.
Parmi les objets découverts, on dénombre des vases de terre, des bols, des vases à boire, des petites statuettes d'animaux de terre (poule, coq, oie, bélier), des médailles, des fioles, des ballons et des pommes de pin de verre, croissant de bronze, etc…
Attestée à l'époque mérovingienne comme vicus par la frappe de triens (pièces de monnaie), Esvres est mentionnée par Grégoire de Tours qui indique que son église a été fondée vers 465 par l'évêque de Tours Perpet (458/9 – 488/9). Un certain nombre de sarcophages en "millarge"* ont été découverts autour et la place Georges Lhermitte a été le premier cimetière du bourg.
Citée à cinq reprises, en 791, 841, 844, 860 et 905, la viguerie* d'Esvres est la plus ancienne de celles connues pour le pays lochois à l'époque carolingienne. Elle comporte au moins cinq villae.
Il semble bien que le bourg se soit développé sans le château, puisque antérieur à lui et que le château soit venu ensuite seulement le dominer. Si on en fait le tour, on remarque bien le tracé ovoïde de son emprise : il semble donc bien que les rues actuelles soient la limite de l'ancien système défensif du bourg avant que le château n'apparaisse. L'église semble avoir été reconstruite au XIIe siècle : son clocher entièrement en pierre et son cœur en attestent la période, mais un morceau de pignon ouest en petit appareil est sans doute le seul reste de l'édifice primitif. A remarquer sur le pignon est, un ensemble remarquable de personnages, sculptures réemployées dont la facture fait songer, incongrue ici à l'art byzantin.
Nous devons ensuite sauter dans le temps pour arriver aux premiers seigneurs d'Esvres : Auger, cité dans une charte de Beaumont de 1207, est le premier connu. Philippe d'Esvres lui succède ;  il fait bâtir vers 1220 la tour carrée qui fut sans doute le premier château connu sous le nom de "tour de l'hôtel de Philippe d'Esvres". Avant le XIIIe siècle, donc, pas de château à Esvres, donc pas de seigneur sur place.
Le dernier seigneur fut Claude Sain de Boislecomte, chevalier, mort en 1792, dont un fils, Noël, émigra pendant la Révolution, ce qui valut à la famille de nombreux déboires.Reliant les deux communes de Saint-Branchs et d'Esvres, le Pont Girault enjambe l'Echandon : pont médiéval à une seule arche, il passe pour avoir été le lieu de passage de Jeanne d'Arc et de ses compagnons en route pour Chinon.
D'autres manoirs et châteaux subsistent sur le territoire communal, certains du XVesiècle(La Roche-Farou, la Beaudelière), d'autres du XV-XVIesiècle(Vaugrignon, La Dorée), d'autres enfin du XIXe siècle, comme La Villaine qui, pour son alimentation en eau, a eu recours à une éolienne fabriquée par la maison Bollée.
L'Echandon et l'Indre ont été aussi des cours d'eau sur lesquels furent exploités pendant plusieurs siècles de nombreux moulins frumentaires* : Vontes et ses trois roues, Saulquet, Perrion, Avon.

*millarge : chair gâtée, pourrie
*viguerie : vicariat ; territoire soumis à la juridiction du viguier (juge)
*frumentaire : qui concerne le blé

Les armoiries d’Esvres

Description du blasonblason esvres
L’écu d’Esvres porte :
« D’or, à la roue dentée de sable, encerclée de deux tiges de blé se sinople ; à trois tours de gueules couvertes du même, accompagnées en pointe d’une grappe de raisin fruitée de gueules, tigée, feuillée de sinople, posées sur le tout ».

Ornements extérieurs
La couronne murale qui timbre l’écu est d’or à trois tours crénelées, ouvertes et maçonnées de sable. Elle était réservée autrefois aux petites communes de France.
Elle évoque la ceinture de remparts qui préservent la ville contre les ennemis du dehors. Elle est un souvenir des divinités grecques ou romaines, gardiennes tutélaires que l’on représentait couronnées de tours.
En pointe, un listel d’argent, aux retroussis de gueules, mentionne « Esvres-sur-Indre ».
Symboles de la composition
Une commune d’ouvriers et de paysans.
La roue dentée symbolise l’industrie (zone industrielle) et les deux tiges de blé, la vocation rurale de la commune.
La grappe de raisin représente la vigne de plan greffé que l’on trouve principalement au nord de la commune et qui porte l’appellation contrôlée de Noble Joué, issue de trois cépages, Pinot noir, Pinot meunier et Pinot Gris.
Les trois tours posées sur le tout évoquent le château d’Esvres qui domine la vallée de l’Indre.

Le blason a été créé par Etienne BLANCHET, maître d’œuvre à Esvres ; les armoiries ont été dessinées par Dominique MORCHE, dessinateur publicitaire originaire d’Esvres-sur-Indre.
La maquette originale des armoiries mesure 50 cm x 65 cm.